Les commerces de la Brèche s'amalgament dans la Passerelle en ruelles étroites surplombées d'enseignes et de câbles électriques. On y trouve tout, surtout si c'est illégal et il ne fait pas bon s'y promener quand on n'est pas du quartier. Même la sécurité ferme les yeux sur ce qu'il s'y passe pour éviter de s'y aventurer.

Les toits côtoient les fenêtres, les bâtiments s'entassent les uns sur les autres comme des châteaux de cartes. Entre les blocs, en hauteur, la ligne du chemin de fer serpente, faisant vibrer les vitres et les balcons. L'érosion des murs est devenue terreplein de sable au sol. La hauteur des lieux rend l'endroit dangereux, il n'est pas rare que les ascenseurs tombent en panne ; les passerelles sont à connaître par coeur pour ne pas se perdre.

Pylônes électriques, grues, tuyaux décorent les galeries des bâtiments, vissés dans les fondations des rues depuis des siècles. Les habitations exploitent la hauteur afin de caser le plus d'individus au mètre carré, l'altitude est une norme de vie : les plus hauts appartements culminent au soixantième étage, des ascenseurs extérieurs, des plateformes montantes, des passerelles métalliques qui relient des immeubles entre eux et que les habitants rénovent par nécessité et survie. Si la technologie est implantée dans les buildings, entre les câbles, réseaux et écrans, les infrastructures sont précaires : les taules par certaines rouillées s'agencent de façon archaïque, l'Elite investit peu dans les rénovations, chacun retape à sa manière et surveille où il pose les pieds.

Havre de paix au milieu du fatras ambiant de la ville, les immeubles encadrent une cour fermée, protégée par une enceinte de ciment. Les loyers sont élevés. Après scan de sa puce, on déverrouille les plateformes qui vous mènent vers l'entrée située au sommet. Des drones survolent l'endroit H24, afin de promettre à ses habitants un peu de sécurité et un certain confort de vie.

Exception qui confirme la règle, le Lys est l'unique quartier surdéveloppé de TERRA. Aux yeux de beaucoup, c'est la zone intermédiaire avant la Plateforme. Zone d'affaires surveillée par des drones, foncièrement pro Atlas, ses tours sont constamment illuminées, ses magasins proposent des produits hors de prix. Au centre, dans le ciel, la seule navette stationnaire : le ferry volant du Cabaret

Lieu surchargé de marchés, restaurants, boutiques, bars, discothèques, bordels, cinémas, salons interconnectés avec TERRA2, les néons clignotent à tout coin de rue, les hologrammes vous haranguent pour consommer par chez eux. D'un côté, le quartier de Lys et ses boutiques inabordables. De l'autres, les ruelles sombres, le secteur du marché noir et ses casinos et combats illégaux. Les quartiers s'agencent entre ethnies différentes, qui ont conservé certaines traditions vestimentaires, culinaires... Les quartiers marchands sont une place de tous les horizons qui ne dort jamais.

Le territoire à l'orée du gouffre vertigineux qui fait le tour de TERRA. Coeur de la production électrique et la limite du territoire. Les industries recrachent leur vapeur, aux déchets et à la conception de toute sorte de produit manufacturier. Une société pauvre s'est amassée ici, profitant de la manne électrique du milieu : des caissons encastrés aux parois du gouffre, constamment éclairés, forme une cité étonnamment fonctionnelle, chargée de vie et de paupérisme, où la criminalité cohabite avec l'entraide. - Les secteurs des sas, d'immenses colonnes verticales et rectangulaires, mènent - par le biais d'ascenseurs- aux longs couloirs qui transitent entre TERRA et l'extérieur du dôme.